Tulsa m’a toujours fasciné depuis que j’ai découvert sa cinquantaine de clichés noir & blanc à l’occasion de l’exposition qui lui fut consacrée à la Maison Européenne de la Photographie à Paris en 2008-2009. A l’époque, pour pouvoir acquérir le livre, j’ai dû le commander sur Internet à un moment où il était encore disponible à un prix raisonnable (dans sa quatrième et dernière édition américaine datant de 2000). Aujourd’hui, comme lors de sa première parution en 1971, l’ouvrage est épuisé et reste difficile à trouver. Ce qui, bien entendu, en plus du parfum licencieux qui l’entoure, ajoute encore à cette fascination qu’il exerce depuis maintenant près de cinquante ans d’une génération sur l’autre.
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Les histoires de vies derrière « Tulsa » de Larry Clark (1971)
« Bande de filles » : safari sur la Croisette
Sly & moi
As soon as you’re born they make you feel small
By giving you no time instead of it all
Till the pain is so big you feel nothing at all
A working class hero is something to be
Working Class Hero, John Lennon, 1970
Je suis un enfant des années 80. J’ai grandi dans les HLM de la proche banlieue marseillaise. Et Sylvester Stallone était mon héros.
Double programme grindhouse millésime 1975 ou le cinéma bis expliqué à mon fils
A propos d’Ilsa la louve des SS et de La course à la mort de l’an 2000
Hier soir j’étais tranquille, j’étais peinard (accoudé au comptoir…) et je me suis concocté une petite soirée midnight movies de derrière les fagots – façon « L’Absurde séance » – avec double programme grindhouse de la mort. Au menu, deux grands classiques bis de 75 : Ilsa la louve des SS et La Course à la mort de l’an 2000. Rien que les titres déjà ça envoie sec ! Le lendemain, au petit déj’, encore tout excité par le spectacle de la veille, j’essayais tant bien que mal de raconter l’histoire de la course de la mort à mon fiston, fan de Cars (en même temps il a 4 ans…), quand soudain la discussion prit une tournure plus sérieuse…
High School Confidential (Jeunesse droguée, Jack Arnold, 1958)
Camping, les beaufs, la critique et la domination symbolique
Ceci est un billet d’mauvaise humeur..
Voilà, en ce moment je n’ai plus de DVD à regarder alors je me rabats sur la télé. Et hier soir je choisis de revoir Camping (2006) sur France 3. Je l’avais déjà vu il y a quelques années et j’en avais, ma foi, plutôt gardé un bon souvenir. Il faut dire aussi que je le revois parce que récemment j’ai eu une discussion houleuse avec un ami qui vomit littéralement ce type de comédies populaires “commerciales, franchouillardes, abrutissantes, etc”. Bref. Je regarde donc Camping et je me marre. Ok, à l’instar de Bienvenue chez les Ch’tis, le film se complait à caricaturer la « France d’en bas », le beauf sympathique, pas très futé, cultivant un goût immodéré pour le kitch (maillot « moule-boules », playlist ringarde de Barzotti…) mais quand même pétri de bon sens et de générosité. Et alors ? Quel est le problème ? N’a-t-on pas le droit de se moquer des « beaufs » ? Eux-mêmes, j’en suis sûr, s’en amusent beaucoup car, à n’en pas douter, pas une seconde ils ne sont dupes de la moquerie. Surtout que la satire n’est pas féroce mais plutôt sympathique (ajouté à cela que Franck Dubosc, co-auteur du film, est lui-même issu d’un milieu populaire, ceci expliquant cela).
Violent days ou Elvis au pays de Zola
Voilà quelques jours, j’apprends la sortie de ce film, Violent Days (Lucile Chaufour, 2009) et là je me dis “putain! enfin un film français différent ! un truc rock’n’roll qui déménage, un long métrage merde in France qui va enfin parler des prolos et de la culture pop au lieu de nous bassiner une fois de plus avec les sempiternels affres existentielles de nos petits-bourgeois parisiens… etc, etc.” En plus l’affiche abondamment diffusée sous forme de flyer (jusque dans mon pub de quartier préféré) m’a carrément tapé dans l’œil : esthétique fifties, noir & blanc classieux, vieille bagnole, petite pépé blonde-platine et tubes rockab’ à gogo (avec en playlist : Carl Perkins, Eddy Cochran, Gene Vincent…), bref un truc carrément fait pour moi, “le film que j’aurais aimé faire” que je me dis. Et donc, à la première occasion je cours me payer 3-4 bières au pub et un billet de ciné en entrainant avec moi deux compères de comptoir. Bon, là, y’a personne dans le cinoche (on était 9, nous trois compris mais 2 se sont barrés au bout d’un quart d’heure) mais comme je tombe sur un ancien rocker de ma connaissance, je me dis que c’est bon signe.
L’Hollywood de Peter Biskind
Mon Hollywood (Gods and Monsters) de Peter Biskind (Le Cherche Midi, 2011)
Que je suis mauvaise langue ! Voilà plus de quatre ans je chroniquais sur mon blog ce livre de Peter Biskind, que j’avais eu la chance de lire dans sa version originale, en concluant laconiquement mon billet par « malheureusement ce livre, comme son premier d’ailleurs, ne sera, à n’en pas douter, jamais traduit en français ». J’avais tord ! (enfin, qu’à moitié puisque son premier ouvrage n’a toujours pas été traduit…). En effet Le Cherche Midi a depuis fait paraître la version française de Gods and Monsters – une compilation d’articles percutants écrits entre 1973 et 2003 – sous le titre de « Mon Hollywood ». Rappelons ici que l’éditeur, fidèle à son auteur à succès, a déjà fait paraître deux ouvrages de référence de Biskind, Le Nouvel Hollywood en 2002 et Sexe, mensonges et Hollywood en 2006. Voilà, tout ça pour dire qu’il faut impérativement lire ce bouquin parce qu’il offre une autre manière d’aborder les films. Mais comme je n’ai pas encore lu la version française et que mes souvenirs sur la question datent un peu, je vais faire comme Biskind et vous donner à lire du réchauffé, à savoir un billet écrit en novembre 2008…