Pendant les huit années qu’il aura passé à la tête de la première puissance mondiale, on n’aura cessé en effet de le voir sourire et blaguer, mais aussi chanter (Sweet Home Chicago en 2012 en compagnie de B.B. King et de Mick Jagger), danser (par exemple avec Michelle sur Thriller pour Halloween en 2016), jouer au basket, se prêter à des interviews décalées ou faire des selfies (comme aux obsèques de Mandela en 2013…). Et tout cela sans jamais se ridiculiser.
Archive for Articles de cinéma
Barack Obama, icône pop et héros de cinéma
« The Black Gestapo » (1975), la blaxploitation et les Black Panthers
Parmi les films d’exploitation les plus tordus des tonitruantes seventies – au nombre desquels bien sûr le cultissime Ilsa, la Louve des SS (1975) – voici une petite curiosité qui vaut le détour, pas tant pour ses qualités divertissantes (très relatives) que pour son sous-texte politique.
The Black Gestapo (Lee Frost, 1975), au titre on ne peut plus racoleur et douteux, s’inscrit en effet dans le sous-genre blaxploitation et, à ce titre, fut largement influencé par l’air du temps synonyme de contestation noire, de Black Power et de Black Panthers.
C’est un fait, au début des années 70 l’organisation marxiste noire créée par Huey Newton et Bobby Seale, originellement baptisée The Black Panther Party for Self-Defense, était à l’apogée de sa renommée. La simple image de Noirs en uniforme (veste en cuir et béret noir) paradant au cri de « Off the Pigs ! » (à bas les cochons ! = les flics) eut un impact sismique sur la communauté afro-américaine galvanisée et plus encore sur la majorité blanche terrorisée. Rien d’étonnant dès lors à ce que le cinéma de blaxploitation s’en inspire.
« Pourquoi le cinéma français est-il de gauche ? »
« Pourquoi le cinéma français est-il de gauche ? » Voilà, sans crier gare, la question que me posa – sur un ton légèrement agressif – un journaliste de L’Express alors que je venais à peine de décrocher mon téléphone et que je déjeunais tranquillement à table avec mes kids il y a une semaine de cela.
A froid comme ça, ça fait un peu bizarre… Pas évident d’y répondre à brûle-pourpoint. C’est pourtant ce que je fis en lui demandant pour commencer d’où il tenait cette information (de quelle source statistique exactement ?) et surtout ce qu’il entendait par « de gauche » ? La « gauche caviar » ou la gauche-gauche vraiment de gauche ? Et puis j’ai hasardé une amorce d’explication en lui disant que s’il y avait une tendance « de gauche » dans la cinéma c’était sans doute parce que la culture attirait essentiellement au départ des gens qui ne partageaient pas les mêmes valeurs et ambitions que les gens « de droite » qui se tournaient eux plus volontiers vers des carrières plus lucratives, plus sûres et plus respectables. Bref, on discuta ainsi un bon quart d’heure – au bas mot – et, comme c’est souvent le cas, ledit journaliste ne retint de notre conversation qu’une pauvre phrase notée à la volée qu’il « cita » approximativement dans son article – en faisant des erreurs…
César noirs Vs Black Oscars
Comme tous les ans dans l’univers impitoyable du 7e Art, le mois de janvier est le mois des nominations tant attendues aux César et aux Oscars, avec ses bonnes et ses mauvaises surprises, ses heureux nominés et ses malheureux oubliés. C’est aussi le moment de faire un petit bilan sur la production de l’année écoulée et de prendre le pouls du cinéma français et américain. Et, comme tous les ans à la même période, c’est aussi le moment où l’on va me demander mon avis sur la présence (ou l’absence) des Noirs au sein de ces sélections. Sont-ils suffisamment représentés ou au contraire trop absents ? Depuis le César d’Omar Sy en 2012 et plus encore depuis le polémique #OscarSoWhite de l’année passée, les journalistes français semblent s’intéresser de plus en plus à la question de la représentation des minorités au cinéma – et c’est tant mieux !
Le FN au cinéma : de Féroce à Chez nous
De Naissance d’une Nation à Birth of a Nation : 100 ans d’esclavage à Hollywood
Les losers magnifiques du cinéma américain
Les César post-attentats et le choix de la diversité
Idem du côté des nominations aux prix d’interprétation 2015-2016 qui, là encore, ont fait le choix de la diversité : après Karidja Touré pour Bande de filles, Ahmed Dramé pour Les Héritiers et Marc Zinga pour Qu’Allah bénisse la France l’année passée, saluons cette année celles de Loubna Abidar pour Much Loved, Soria Zeroual pour Fatima et Antonythasan Jesuthasan pour Dheepan. Et surtout, après le César du « meilleur acteur dans un second rôle » attribué en 2015 à Reda Kateb (pour Hyppocrate), voici que Zita Hanrot reçoit celui du « meilleur espoir féminin » pour Fatima en 2016. Faut-il y voir un signe ? Une simple coïncidence ou un lien de cause à effet avec les attentats qui ont traumatisé la France entre janvier 2015 (six semaines avant la cérémonie 2015) et novembre 2015 (trois mois avant celle de 2016) ?
Les Afro-américains et les Oscars : retour sur une polémique
Depuis une semaine l’information est relayée par tous les médias français, Spike Lee et Jada Pinkett Smith (épouse de Will Smith) n’iront pas à la 88e cérémonie des Oscars pour protester contre le fait qu’aucun acteur noir n’a été nommé cette année. Depuis la polémique ne cesse d’enfler. Outre-Atlantique plusieurs personnalités disent comprendre la position des contestataires : Will Smith, Idris Elba, Whoopi Goldberg, George Clooney, Dustin Hoffman, ou les rappeurs Snoop Dogg et 50 Cent – certains n’hésitant pas à appeler au boycott. La fronde a un tel retentissement qu’elle s’invite même dans le débat français. D’un côté Omar Sy et Rochdy Zem jugent cette levée de boucliers légitime, de l’autre Charlotte Rampling, nommée dans la catégorie Meilleure actrice pour 45 ans, met de l’huile sur le feu en parlant de « racisme anti-blanc »… Mais qu’en est-il vraiment de la représentation des Noirs dans l’histoire des Oscars ?
Les super-héros noirs des films Marvel
Petit rappel en chiffres : Marvel c’est 75 ans d’histoire, environ 5000 super-héros (la plupart nés de l’imagination de Stan Lee) dont une centaine seraient noirs (1) et c’est enfin 43 films les mettant en scène depuis 1944 – dont 37 depuis l’an 2000 (chiffres de 2015 – cf. liste annexe). Mais pour ce qui nous concerne présentement, c’est surtout 12 super-héros noirs (dont 4 ne l’étaient pas à l’origine dans la version comics), de Meteor Man à Tornade en passant par Blade.