![Jordan Peele (ph. Peabody Awards, 2014, détail) [CC BY 2.0]](http://lesensdesimages.com/wp-content/uploads/2017/11/Keegan-Michael_Key_-_Jordan_Peele_14253449185.jpg)
Jordan Peele (ph. Peabody Awards, 2014, détail) [CC BY 2.0]
Suivre le cinéma noir américain n’a jamais été aussi excitant que ces derniers mois. Et d’ailleurs
Les Cahiers du Cinéma ne s’y trompent pas en consacrant leur dernier numéro à « une histoire des cinéastes noirs américains » avec Jordan Peele (réalisateur de
Get Out) en couverture. Selon ce dernier en effet, dans l’interview que lui consacre la revue, on assiste à une forme de renaissance du cinéma noir – dont assurément son film-événement (véritable phénomène de société qui a engendré quelques 250 millions de dollars dans le monde) serait sans doute le signe annonciateur. C’est clair qu’après les productions consensuelles de l’ère Obama qui prônaient invariablement et à tout-va la réconciliation via le happy-end et le « sauveur blanc », un film comme
Get Out fait sacrément du bien. Car il apparaît évident aujourd’hui, avec le recul, que l’élection d’Obama fut un trompe-l’œil, tout comme les œuvres associées à ses deux mandats
(La Couleur des sentiments, Le Majordome, 12 Years A Slave, Selma, Loving, etc.) devenues soudainement naïves et anachroniques au lendemain de l’élection de Trump – dont le père, soit dit en passant, fut un sympathisant du KKK (et il suffit d’ailleurs de songer à la réaction du Président au moment des événements de Charlotteville pour se convaincre que lui non plus ne semble pas insensible à l’idéologie des racistes sudistes). Oui, la fameuse « ère post-raciale » fut bien un leurre comme en attestent le mouvement
BlackLivesMatter, le succès du livre
Une Colère noire de Ta-Nehisi Coates ou encore celui de
Get Out.
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